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Faut-il oublier pour guérir ? L’hypnose face aux souvenirs douloureux

Le vrai rôle de l’hypnose face aux souvenirs douloureux

Certaines blessures du passé laissent des traces profondes. Des images, des sensations, des scènes qu’on préférerait ne jamais avoir vécues. Alors, parfois, les personnes qui viennent consulter en hypnose formulent ce souhait :
« Je veux oublier. »

Et c’est bien naturel. Quand la douleur est vive, l’idée de l’effacer peut sembler la seule issue.

Mais faut-il vraiment oublier pour guérir ?
Et surtout… est-ce possible — et souhaitable ?

L’oubli : un piège séduisant

L’amnésie hypnotique existe, mais elle n’est jamais un but thérapeutique en soi. Car un souvenir douloureux, même enfoui, continue souvent à agir : il influence nos comportements, nos réactions, nos peurs…
Il travaille en coulisses, sans qu’on s’en rende compte.

Paradoxalement, vouloir à tout prix oublier, c’est parfois lui accorder encore plus de pouvoir.

Et surtout, chercher à effacer un souvenir douloureux, c’est parfois risquer d’effacer une partie de soi. Or, ce n’est pas l’oubli qui guérit, mais la capacité à donner un nouveau sens, une place plus apaisée à ce qui fut vécu.

Ce que l’hypnose propose à la place

L’approche hypnotique ne cherche pas à gommer le passé, mais à le transformer intérieurement.
À modifier la manière dont il est enregistré, perçu, ressenti.

Voici quelques voies qu’elle offre :

  • Désensibiliser : alléger la charge émotionnelle d’un souvenir, pour qu’il ne provoque plus de souffrance.
  • Revisiter le passé en sécurité : avec les ressources d’aujourd’hui, depuis un espace protégé, pour en modifier la perception.
  • Recadrer le sens : changer l’interprétation, le regard porté sur ce moment.
  • Réconcilier les parts blessées : dans une approche symbolique, douce et puissante.

En hypnose, on ne cherche pas à supprimer un chapitre, mais à lui offrir une fin différente, une compréhension plus large, souvent plus apaisée.

Un souvenir peut-il devenir une force ?

C’est souvent ce qui arrive.
Le travail en hypnothérapie permet de réintégrer l’expérience douloureuse dans un récit plus vaste, plus cohérent.
La personne ne se définit plus par ce qu’elle a subi, mais par ce qu’elle en a fait.

Certaines blessures deviennent des cicatrices symboliques, des marques de transformation. Non plus des failles, mais des fondations.

La résilience : redevenir sujet de son histoire

Pour Boris Cyrulnik, figure incontournable de la psychologie du traumatisme, la résilience ne consiste pas à oublier, mais à retrouver un sens, une cohérence, une narration vivante. Ce processus commence lorsque la personne cesse de se vivre comme une victime passive, et peut à nouveau se sentir sujet de son histoire.

« Je n’étais plus un objet bousculé par le destin, je devenais sujet de l’histoire que je me racontais, peut-être même le héros ! Cette capacité verbale est souvent oubliée dans le processus de résilience. Elle est essentielle. »

L’hypnose, en ouvrant un espace sécurisé d’exploration intérieure, permet à la personne de revisiter ses souvenirs, non plus en les subissant, mais en y redéployant sa présence, ses ressources, sa capacité de transformation. C’est cette reconquête symbolique de soi qui amorce la résilience.

Mais, comme le souligne Cyrulnik, on ne devient pas résilient seul :

« La résilience est un processus interactif qui demande qu’il y ait rencontre. Seul, il n’y a pas de résilience possible. »

C’est pourquoi, à l’Institut d’Hypnose Palois, nous proposons des suivis personnalisés alliant hypnose thérapeutique et désensibilisation émotionnelle (type EMDR / RITMO®), pour accompagner en douceur les personnes qui souhaitent se libérer du poids du passé, et se reconstruire dans le respect de leur rythme et de leur histoire.

👉 Lire un article de référence sur la résilience sur ligue.enseignement.be

Pour aller plus loin : “La Cicatrice”

Je vous invite à découvrir un court-métrage bouleversant, que je trouve particulièrement éclairant sur ce sujet. Il raconte l’histoire d’une femme qui, après une chute de cheval dans l’enfance, garde une cicatrice et un sentiment d’injustice.

Elle rencontre un médium capable de l’aider à changer son passé. Elle accepte, malgré les mises en garde.
Mais en rentrant chez elle… sa vie a changé. Son mari, ses enfants… ne sont plus à elle. C’est sa meilleure amie qui vit cette vie à sa place.
Alors elle comprend : en effaçant sa douleur, elle a aussi effacé tout ce qu’elle avait construit ensuite.

Ce film nous rappelle que nos cicatrices, visibles ou invisibles, participent à notre histoire.
Et qu’en cherchant à tout effacer, on risque parfois de se perdre soi-même.

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