Comprendre le trauma dans le cerveau - RITMO thérapie du trauma

Thérapie du trauma : comprendre comment le cerveau stocke le traumatisme et comment le RITMO® aide à s’en libérer

Mécanisme du cerveau lors d'un psycho-trauma - EMDR thérapie du trauma

Le traumatisme psychologique n’est pas seulement un souvenir douloureux : c’est une empreinte neurologique gravée dans le cerveau.
Lorsqu’un événement est trop intense, le système nerveux s’emballe et certaines zones du cerveau se “déconnectent”.
Résultat : le corps continue de réagir comme si le danger était toujours présent, même des années après.

Dans cet article, nous allons explorer comment le trauma s’emmagasine dans l’amygdale, cette “sentinelle émotionnelle” du cerveau, et comment des approches modernes comme le RITMO® (Retraitement de l’Information Traumatique par les Mouvements Oculaires) peuvent aider à restaurer l’équilibre intérieur.

1. Le rôle de l’amygdale : l’alarme du cerveau émotionnel

L’amygdale cérébrale est une petite structure en forme d’amande située au cœur du système limbique.
Son rôle est essentiel : elle détecte les dangers, déclenche les réactions de peur et enregistre les émotions fortes.

Quand nous vivons un événement traumatique, l’amygdale s’active comme une sirène d’alarme :

  • Elle envoie un signal d’urgence au corps,
  • Libère de l’adrénaline et du cortisol,
  • Prépare la réponse de fuite, lutte ou figement.

Pendant ce temps, le cortex préfrontal (partie rationnelle du cerveau) et l’hippocampe (mémoire contextuelle) sont temporairement mis “hors ligne”.
L’expérience est alors enregistrée de façon émotionnelle et sensorielle, mais sans cohérence temporelle ni logique.

2. Comment le trauma s’emmagasine dans le cerveau

🔹 Le flux normal de traitement de l’information

Amygdale – Détection du danger

L’amygdale agit comme un détecteur émotionnel :

  • Elle repère les signaux de menace,
  • Déclenche une alerte immédiate,
  • Active le système nerveux autonome (adrénaline, rythme cardiaque, tension).

En situation normale, une fois la menace passée, l’amygdale s’apaise et l’information remonte vers les zones supérieures pour être intégrée.

Hippocampe – Mémoire du contexte et du temps

L’hippocampe reçoit ensuite l’information émotionnelle et la replace dans le temps et l’espace :

Où cela s’est-il produit ? Quand ? Avec qui ?

Il relie l’émotion à un souvenir cohérent et chronologique.
Sous l’effet du cortisol, cette zone peut se désactiver en cas de stress intense, expliquant pourquoi le souvenir reste “flou” ou fragmenté.

Cortex préfrontal – Raisonnement et intégration

Le cortex préfrontal représente la zone du raisonnement, du recul et de la conscience.
Une fois l’émotion traitée par l’hippocampe, il peut :

  • analyser la situation,
  • en tirer du sens,
  • réguler la réponse émotionnelle (“je comprends que ce n’est plus dangereux”).

Il agit comme un chef d’orchestre : il ramène la cohérence, le calme et la logique.

🔹 Ce qui se passe pendant un trauma

Lors d’un choc traumatique, ce circuit se dérègle brutalement :

  1. L’amygdale s’active de façon extrême — elle “hurle danger”.
  2. Le corps entre en mode survie : adrénaline, tension, figement.
  3. Le cortex préfrontal et l’hippocampe sont court-circuités par le stress intense.

Résultat :

  • Le raisonnement devient impossible.
  • Le souvenir est enregistré sans repères temporels ni contexte.
  • L’émotion reste bloquée dans l’amygdale.

Chaque fois qu’un stimulus (bruit, odeur, phrase) rappelle l’événement, le cerveau réactive la même alerte.
C’est ce qu’on appelle une mémoire traumatique non intégrée.

Pendant un trauma, l’information reste bloquée au niveau de l’amygdale.
La thérapie aide à réouvrir le flux entre les différentes zones du cerveau.

3. Le processus de guérison : reconnecter les circuits du cerveau

La thérapie du trauma vise à restaurer les connexions neuronales entre :

  • l’amygdale (émotion brute),
  • l’hippocampe (mémoire narrative),
  • le cortex préfrontal (raison et conscience).

Grâce à cette reconnexion, le souvenir perd sa charge émotionnelle et devient un souvenir du passé, non une menace actuelle.
Les approches les plus efficaces sont :

  • RITMO®,
  • EMDR,
  • thérapies somatiques,
  • pleine conscience,
  • TCC centrées sur le trauma.

4. Le RITMO® : une approche douce et efficace

Le RITMO® (Retraitement de l’Information Traumatique par les Mouvements Oculaires), créé par Lili Ruggieri, est une méthode française inspirée de l’EMDR et de la PNL.

🔹 Comment ça fonctionne ?

Le thérapeute aide la personne à évoquer le souvenir traumatique tout en restant dans une zone de sécurité émotionnelle.
Pendant ce temps, il effectue des stimulations bilatérales alternées :

  • mouvements oculaires,
  • tapotements sur les genoux,
  • ou sons alternés gauche-droite.

Ces stimulations activent les deux hémisphères du cerveau et favorisent la reconnexion entre l’amygdale, l’hippocampe et le cortex préfrontal.

Le cerveau “retraite” alors spontanément le souvenir jusqu’à ce qu’il soit désensibilisé et intégré.
Les émotions s’apaisent, la mémoire devient cohérente, et la personne retrouve une stabilité émotionnelle.

5. Les atouts du RITMO®

  • Approche douce et sécurisante : adaptée aux personnes hypersensibles ou ayant vécu un trauma complexe.
  • Intégration rapide : quelques séances peuvent suffire pour apaiser un souvenir spécifique.
  • Efficace sur : traumas, phobies, deuils, douleurs émotionnelles, blocages inconscients.
  • Complémentaire à d’autres thérapies (somatique, analytique, énergétique, hypnothérapie).

6. Retrouver l’apaisement : un cerveau rééquilibré

Une fois le trauma retraité :

  • l’amygdale cesse d’être en alerte,
  • l’hippocampe replace l’événement dans le passé,
  • le cortex préfrontal reprend le contrôle.

La personne peut évoquer l’événement sans revivre la douleur :
le souvenir reste, mais la charge émotionnelle a disparu.

Conclusion

Le trauma n’est pas une fatalité : c’est un signal de survie resté bloqué dans le cerveau.
Grâce à des approches comme le RITMO®, il est possible de réactiver les circuits naturels de guérison.
Peu à peu, l’esprit et le corps retrouvent la sécurité, la cohérence et la liberté intérieure.

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